dimanche 4 septembre 2016

Et si nous n'avions plus peur ?

Depuis tout petit, nous sommes confronté à la peur.
Tout d'abord aux peurs de nos parents, qui quand nous tombons, accourent en criant "oh malheur, tu est tombé ! ça va ?" tout inquiet. Alors que du haut de nos 2 ans nous ne nous sommes même pas rendu compte que nous étions tombé à coté d'un caillou! Si maman n'avait pas accourus en criant, nous nous serions relevés et aurions continuer notre route, mais maman a crié, elle a eu peur et nous l'a transmise, nous allons donc nous mettre à pleurer.

Puis apparaissent les fausses peurs que nous nous formons, avec notre éducation et notre vécu.
Aujourd'hui, nous avons grandi dans une famille tout ce qui est de plus "normal". A 15 ans, en rentrant au lycée, nous rencontrons une personne "handicapée", les profs disent qu'elle est "autiste", ok mais c'est quoi autiste ? on ne connait pas ça nous les "autistes", si on ne connait pas, on risque fort d'en avoir peur et pour combattre cette peur notre première défense sera la moquerie. Si nos parents nous avait expliqué qu'il existe des gens "différents" (ça marche pour toutes les différences), "handicapés", "autistes" nous n'aurions pas peur et ne nous moquerions donc pas (ou du moins pas pour enfouir notre peur).

Nous avons vu les attentas à la Tv hier soir et marchons dans la rue.
Tient regarde il y a une personne bizarre sur ce trottoir, il a la main dans sa poche, on dirait qu'il a un pistolet, vite nous changeons de trottoir !
Oui cette personne est bizarre aujourd'hui, elle vient de perdre sa femme et a pleuré toute le nuit, de là viennent ses cernes si marqué (et pas de la drogue que nous avons cru qu'elle avait sniffé).
La main dans sa poche ne cache pas un pistolet mais le biberon de son enfant dont cette personne va devoir s'occuper tout seul.
Si nous n'avions pas eu connaissance des attentas, nous ne serions pas aussi méfiant et dans la peur.
Nous n'aurions peut être même pas remarqué cette personne bizarre.

Mais comment ne pas avoir peur ? là est toute la question.

Dans le dernier livre que je viens de lire "Et il me parla de cerisiers, de poussières et d'une montagne ..." de Antoine Paje, l'auteur décrit particulièrement bien comment il a fait des rencontres qui l'ont conduit à ne plus avoir peur.
Il y dit aussi que "La peur est coriace, très sournoise, au point qu'on se dit souvent " euh ... j'ai pas peur, moi". Mais si. Comme tout le monde, ou presque. Il faut vraiment la prendre à bras le corps pour s'en débarrasser.
Je parle de ces fausses peurs qui nous pourrissent l'existence, à tel point qu'on ne s'en aperçoit même plus. La peur de ne pas être à la hauteur, la peur d'échouer, la peur de ne pas être aimé, la peur de rater un truc, la peur de décevoir, la peur de passer à coté de sa vie, la peur d'une situation nouvelle, la peur du changement, la peur de l'autre, la peur de tout."

Pipia, pourrait peut être aussi nous répondre, si elle pouvait nous expliquer.
Tout comme un petit enfant, Pipia est insouciante, elle ne voit pas le danger et ne peut donc pas avoir peur.
Le nombre de fois où Maman est allé la ramasser, en bas d'un escalier qu'elle venait de dévaler la tête en avant ou encore dans un champ escarpé, tombé du rebord de la barrière de sécurité de la route ou elle était assise.
A chaque fois, Pipia n'a jamais pleuré, (nous, ses sœurs, avons pleuré pour elle ne vous inquiétiez pas) elle s'est relevée, tout comme l'enfant qui vient de tomber quand il apprend à marcher, a remis ses lunettes cassés sur le nez et s'est demandés pourquoi tout le monde était si affolés à coté d'elle.

Nous n'étant plus autant insouciant, nous pourrions cultiver notre empathie (comprendre les sentiments et émotions des autres individus, "se mettre à la place des autres").
Ainsi si nous comprenons un peu plus les gens, nous aurons peut être moins peur.

Ainsi quand dans la rue, nous verrons une personne bizarre, nous ne changerons plus de trottoir.
Ainsi quand nous croiserons une personne "différente", nous irons à sa rencontre sans mauvaises intentions.

En grandissant avec un sœur "différente", Gigi, Nini, Lili et Mimi ont appris à ne pas avoir peur de la "différence" justement. Ainsi aujourd'hui, elles font preuves de plus d'empathie. Comme quoi, malgré les galères, c'est aussi une chance de grandir au coté d'une sœur "handicapée", on en ressort de merveilleuses qualités !



"La peur engendre le pire : l'isolement, le repli sur soi, le mal-être, et la lâcheté. La peur engendre la non-vie d'une façon tellement sournoise qu'on ne s'en rend compte que lorsqu'il est trop tard".
Antoine Paje.

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